
Il y a deux clairières, avec des cerisiers. La seconde est aussi fleurie, éclatante, et le ciel est entièrement dégagé.
Ce haïku de Issa : Sous les fleurs de cerisiers/personne n’est vraiment/ un étranger






Saisir un moment, une lumière, une atmosphère, et tenter de les rendre : "Photographier, ce n’est pas regarder, c’est ressentir" (Don McCullin)
Il y a deux clairières, avec des cerisiers. La seconde est aussi fleurie, éclatante, et le ciel est entièrement dégagé.
Ce haïku de Issa : Sous les fleurs de cerisiers/personne n’est vraiment/ un étranger
Cerisiers en fleurs, lumière changeante… J’ai pensé à un poème de Basho : « De temps en temps les nuages/ nous reposent/ de tant regarder la lune ». Je me suis dit :
« De temps en temps les cerisiers/ nous reposent/ de tant regarder le monde ». Une fois par an….
La forêt de Valcongrain, il fait plutôt froid et une brume légère se glisse un peu partout.
Ballade en Suisse Normande, dans une forêt près Saint Martin de Sallen (Forêt domaniale de Valcongrain), il faisait froid et le ciel était couvert, mais de temps en temps le soleil donnait une lumière magnifique, et il illuminait tout ce qu’il touchait, même les feuilles en sous-bois.
Au cours d’une balade en forêt, attiré par des arbres tombés, en cours de décomposition dont l’écorce se fracture, se dissout, comme des œuvres abstraites. Première livraison.
Un stock de grumes au détour du chemin, et en parcourant une forêt que je connais bien la découverte d’un nouveau chemin d’exploitation qui découpe la forêt et éventre un sol de sable et de graviers. Ça commence comme un chemin tracé pour un débardage, et ça continue comme une « trans-amazonienne » aux proportions de la forêt de Saint Martin de Sallen (sur 3 km). Craintes pour la forêt ? Il y a quelques années toute une parcelle, là où sont déposées les grumes, a été coupée à blanc.
Parti en ballade par un jour d’hiver de brume et de froid, découvrant une forêt transcendée par le givre, le silence : la brume immobile se dépose sur les branches et les recouvre, jusqu’au plus fines d’une légère pellicule blanche. Moment de pure magie, hors du temps et du monde, dans une forêt de verre.
Lu dans Dersou Ouzala, récit d’une série d’explorations de l’est sibérien et d’une relation d’amitié entre le capitaine Arséniev (auteur des récits, topographe qui conduit les expéditions) et Dersou Ouzala (chasseur autochtone, « golde ») qui décrit aussi les relations de ces deux personnages avec la nature, je suis absolument agnostique mais en lisant cette phrase j’ai repensé à ce moment dans la forêt « givrée »: « Il est de ces instants où l’homme s’emplit de vertu et entre en communion avec Dieu. Cela ne peut s’exprimer par les mots, il faut l’avoir ressenti dans sa chair, privilège réservé à qui sait placer la contemplation de la nature au-dessus des plaisir de la ville….« . [Dersou Ouzala, Vladimir Arseniev, page 572, éditions Transboréal. Nouvelle traduction. 2021]
Quelque chose de ressenti aussi autrefois lors de mes randonnées dans les Pyrénées, à un moment, immergé dans « la nature », faisant partie de la nature qui cesse d’être un paysage.
L’automne encore, là où, comme le disent les promeneurs ramasseurs de champignons que j’ai croisé : « c’est le moment de faire des photos », peut-être aussi de jouer avec ce que l’on obtient pour essayer de sortir un peu de la reproduction de toujours la même chose.
Des photos et des montages.
Cette formule de Giuseppe Penone encore : « La clarté du sentier bien tracé est stérile », pour ce qui est de la perception ou de la possibilité de se laisser aller à absorber les couleurs…