Présentation

Claude Boisnard (Caen) : claudeboisnard@orange.fr

Ancien enseignant, ancien responsable de formation, je consacre une bonne partie du temps libre que me donne la retraite à la photographie. Un temps  aux Ateliers Intermédiaires, pour la création artistique en train de se faire (http://www.ateliersintermediaires.org/) .

La petite devise du blog « saisir un moment, une lumière, une atmosphère et tenter de les rendre » ce n’est pas seulement restituer une sensation, c’est aussi redonner, par la photographie, à ceux qui ont supporté le photographe et lui ont en quelque sorte ouvert leur porte pendant leur activité, quelque chose de leur travail, de leur présence.

La phrase de Don McCullin, sans vouloir me placer sous son patronage, m’a semblé  dire quelque chose de mon état d’esprit quand je suis des artistes au travail ou quand je suis surpris, ressentir que quelque chose se produit, le saisir autant qu’on est saisi, du moins essayer, échouer, réessayer, échouer mieux…. : « Photographier, ce n’est pas regarder, c’est ressentir » (Don McCullin). 

Et puis, au lendemain de la mort de Yves Bonnefoy, cette phrase, trouvée dans Le Monde : « La tâche du poète est de montrer un arbre avant que notre intellect nous dise que c’est arbre » cette tâche me semble aussi être celle du photographe, sinon une tâche du moins un état d’esprit.

Trois thèmes m’intéressent particulièrement : le paysage, le spectacle vivant, la danse, dont j’ai découvert que, plus qu’un spectacle elle est aussi une culture, un monde (pour s’en faire une idée on peut lire le n° 7 de la revue Sphères).

Le spectacle vivant en train de se faire, les répétitions, le travail de préparation, de réflexion, de formation. Dans la recherche d’une certaine coopération avec ceux et celles qui s’engagent dans cette activité risquée, avec leur courage et leur talent pour ressources principales….

Il y a eu aussi les milongas, le tango, dont j’essaie de saisir, lorsque j’en ai l’occasion, l’atmosphère faite d’artifice et de sincérité, faite aussi d’une certain façon d’être là pour les danseurs. Que les danseurs qui ont toléré et tolèrent ma présence en soient remerciés….

Quant au texte de Lorca: « Jeu et théorie du duende » il n’est pas loin de tout cela, c’est sans doute un des textes qui traite le mieux de la création (en tout cas pour quelqu’un qui n’en a pas fait l’expérience…). La lecture du texte est une expérience déroutante. Le lecteur est parfois surpris déconcerté, il flotte entre l’ange et la muse par une espèce d’habitude,  les découvrant sous un angle inhabituel, et  pour finir et il doit aussi se colleter avec le duende….