Selon des informations glanées sur internet, ce fut un moulin puis au 19ème siècle une des nombreuses filatures installées sur l’Orne. Elle brula en 1898, privant d’emploi les 50 salariés qui y travaillaient. Auparavant elle fut le théâtre d’un accident du travail dramatique, une femme fut happée par les courroies de la machine sur laquelle elle travaillait et tuée sur le coup. « Elle ne laisse pas d’enfant et son mari est ouvrier de filature ».
Pour une destruction commencée il y a plus de cent ans (en fait non…[27-12-2020]), la filature résiste bien.
Depuis j’ai trouvé d’autres sources, plus détaillées (Inventaire général du patrimoine culturel) où l’on apprend que la filature fut reconstruite, remise en route, arrêtée temporairement entre 1914 et 1916, et fonctionna finalement jusque vers 1959 (ce qui explique la ligne précédente). Auparavant il y eut un moulin, depuis 1256, puis deux, puis donc une filature autorisée en 1848.
Il me semble que depuis quelques années la végétation explose. Petit tour d’un lieu qui prend en certains endroits des allures de cathédrale engloutie dans la végétation, il se trouve en un endroit bien nommé : La Bataille (du souvenir plus ou moins légendaire d’une bataille médiévale dans laquelle aurait été impliquée une armée anglaise).
Ce bâtiment est une vraie friche, un peu inquiétante, il semble en certains endroits très instable, et même le sol s’enfonce parfois, c’est un plancher sur les canaux qui actionnaient le moulin. J’évite d’entrer dans certaines salles (enfin ce qu’il en reste !) les débris qui sont au sol et la fragilité de ce qui reste suspendu sont dissuasifs ! Parfois la lumière illumine la végétation et transcende le lieu.
Quand il n’envahit pas les prés, il colonise les fossés, ou bien deux ou trois explorateurs hardis s’installent dans un coin ombré, ou bien entre des pierres et des morceaux de béton dans un chantier, devant une carcasse de véhicule qui a pourtant dû laisser échapper son comptant d’huile de moteur…. Il est résistant, il suffit que la terre ait été remuée, pas complètement empoisonnée, et il surgit.
J’ai oublié dans mon précédent post : « Nous voulons des coquelicots », pour la pétition contre les pesticides de synthèse, c’est ici !
Évidemment, l’éloge du coquelicot c’est une façon m’associer à la défense du coquelicot : Nous voulons des coquelicots ! (contribution bien faible certes).
Nous voulons des coquelicots, parce que c’est beau, parce que c’est un indice de bonne santé de la nature (ou de santé passable …). Parfois un champ est envahi de coquelicots, resplendissant, éclatant, comme certains des champs de la galerie, le propriétaire de l’un d’eux, qui m’avait surpris faisant des photos, m’avait expliqué avec beaucoup de plaisir qu’il espérait poursuivre sur la voie d’une agriculture sans pesticides.