Jumièges Photographie libanaise

De nouveau à Jumièges, pour le cadre de l’abbaye et une exposition de photographes libanais et une installation. L’installation (de Hala Wardé, architecte et artiste photographe libanaise) dans le cadre des ruines de l’abbaye, sublime : sonorisée elle invite à la halte, à l’écoute, au regard contemplatif. Précédée par une série de photographies de vieux oliviers que l’on contemplerait pendant des heures pour suivre les replis des creux, des écorces, des branches…. (En cherchant sur internet on apprend qu’il y a au Liban des oliviers millénaires, certains auraient près de 6000 ans !) A Roof of Silence.

Et une exposition de photographes libanais, autour de la désagrégation de la société et de l’état libanais : « Au bord du monde Vivent nos vertiges« . Beau travail bien mise en valeur par une scénographie très réussie, bien dans le sens des œuvres. La présence visages de pierre, abimés le plus souvent, issus des ruines de l’abbaye répond magnifiquement aux œuvres présentées, particulièrement la série des masques. Quelques photos.

5X5 Ciels mes monochromes

Un montage pour une exposition.

Commencé comme un jeu en temps de confinement : le ciel, de ma fenêtre, à différentes heures du jour, du matin ou du soir, puis dans un rayon de 1Km, et quelques ajouts plus tardifs.

Un jeu avec les couleurs, les teintes des ciels, variables, complexes, en introduisant des monochromes aux couleurs issues de ces ciels pour jouer avec les limites, pour chercher le moment où le monochrome se perd dans le ciel. Et un clin d’œil aux carré# sur fond#.

Peut-être aussi un jeu avec le temps, dans l’opposition du ciel aux couleurs complexes, changeantes avec la course du soleil, ciel déjà changé, toujours là et jamais le même, versus le parfait monochrome, constant, comme une vaine tentative de nier le cours du temps.

Un jeu sur la limite, en ces temps de dérèglement climatique : comment savoir que l’on n’a pas encore dépassé la limite ultime de la planète quand la limite est parfois si difficile à percevoir ?

Plus simplement 25 haikus sur la course du soleil, le ciel et les nuages.

La Presqu’île – Montage

Pour une exposition organisée par Objectif image 14 autour du passage du temps dans la ville (Caen), un montage sur la Presqu’île, accompagné d’une « note d’intention » (ci-dessous). Une « synthèse » d’étape, pour un quartier qui fait l’objet d’un programme de ré-urbanisation et qui devrait compter plusieurs millers d’habitants d’ici un certain nombre d’années, mais qui a d’ores et déjà commencé. Montage autour de l’idée de traces, chercher les traces et les marques des activités et des habitants d’une grande friche en plein transformation. Deux diapos de 1980 numérisées, 98 photos prises entre 2010 et 2020, et des montages à partir de photos de chantiers prises au cours des années 2019 et 2020.

Jumièges : Une splendide Abbaye et une exposition exceptionnelle

Comme tant d’autres elle a servi de carrière de pierres, mais les ruines sont parmi les plus belles.

Cet été l’abbaye accueille une exposition de photographes et artistes chinois et d’autres nationalités,  sur le thème : Les flots écoulés ne reviennent pas à la source. Exceptionnelle. Dont un travail d’une vidéaste – Chen Qiulin (4 montages correspondant à des années différentes) sur le barrage des 3 gorges, tout à fait prenant. Elle associe des images des destructions, des images de « spectacle » traditionnel (opéra, danse) prises dans le cadre des travaux, des vues de la vie de tous les jours, des performances ou des installations, on ne peut pas lâcher avant la fin (quelques vidéos de Chen Qiulin ici Farewell Poem  est une des vidéos présentées).

Ne pas oublier Yang Yongliang, et ses montages, paysages composés d’artefacts, comme une méditation sur les dégâts de l’industrialisation forcée, stupéfiants de précision et d’illusion.

Anna-Eva Bergman – Passages

Fjord-1968

En même temps que l’exposition Hartung à Paris, le Musée des Beaux Arts de Caen proposait une exposition d’œuvres de Anna-Eva Bergman, son épouse dans le cadre du festival « Les Boréales ». Même si les dimensions n’ont rien de comparables (il y avait 300 œuvres à Paris) l’exposition Anna-Eva Bergman n’était pas moins intéressante, non pas en tant que « expositions d’œuvres de l’épouse de… » mais parce que les œuvres exposées étaient passionnantes. Un regard puissant sur le grand nord, une certaine forme d’abstraction figurative.

Et puis il y a la « Barque noire », qui apparaît comme un condensé de barque, dans une exposition sous le signe des « Passages », un archétype de barque : qui sont les passagers, entre deux lieux, qu’emportent-ils ? Espoirs, objets, souvenirs personnels, familiaux ? Migrants en danger ? La vie de Hartung et Bergman bousculée par l’histoire sous le signe du voyage et des changements de nationalité….

Ou bien la barque du nocher ?

Entre les deux montagnes

Une critique approfondie parue dans Connaissance des arts

Monet – Greco – Hartung

Visite à Paris, le temps d’un aller-retour, arrivé le matin reparti le soir. Une sorte de pèlerinage artistique à trois des quatre peintres de mon Panthéon personnel : Goya, Monet, Hartung et un peu à part Greco. Je désespérais de voir un jour une grande exposition consacrée à Greco, et aussi à Hartung, et voilà que simultanément le Grand Palais présente Greco et Le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris Hartung !

Mon train est avancé, ou je suis déplacé sur un autre que celui de la réservation et j’arrive plus tôt que prévu, je flane en allant vers la Seine, je passe devant le jardin des Tuileries, je fais un détour vers l’Orangerie, les Nymphéas, une de mes premières émotions artistiques, toujours renouvelée, s’immerger dans la peinture, s’absorber dans les vibrations de l’eau, de la lumière, des reflets….

Puis Greco, derrière les « bondieuseries » : la peinture. Difficile de dire plus, un élan, une présence, des émotions, une peinture à nulle autre pareille, une palette reconnaissable entre toutes, une geste, un mouvement que l’on ne retrouvera que dans les peintres de la fin du XIXème ou du XXème Cézanne, Picasso par exemple (les Baigneurs, Les demoiselles d’Avignon). Greco dans toute sa splendeur, dans toute la variété de sa penture, portraitiste exceptionnel, maître de la lumière… Il manque un tableau, mais sans doute fut-il impossible de le faire venir, la vue de Tolède qui est au Metropolitan de New York, paysage sans égal dans l’histoire de la peinture me semble-t-il. Mais Greco en a placé un petit aperçu, « sous les pieds d’un cheval » !

Pour la vue de Tolède, c’est ici

Et puis Hartung ! Vraiment un autre peintre exceptionnel, original, l’un des premiers peintres de l’abstraction pure, ou de la peinture pure, l’émotion par la peinture seule, et de quelle façon ! Moins de monde, plus de place pour regarder, s’absorber dans la peinture pure, la lumière, l’ombre, les couleurs, l’épaisseur égratignée, scarifiée, des couches de peinture pulvérisée, vaporisée…. Une exposition qui met en évidence un travail de recherche dont on aurait pu (dont on a pu) penser à certains moments qu’il conduisait à une impasse, et qui aboutit à des toiles « éblouissantes »,  « bouleversantes ». Hartung dont un document du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris rappelle qu’il était particulièrement connaisseur de Goya et Greco (mais pas que bien sûr).

Galerie – On ne passe jamais deux fois devant le même chantier

Janvier 2018 – juillet 2019 18 mois de suivi photographique des chantiers du Tramway à Caen, dans le cadre d’une convention entre Objectif image 14 (collectif de photographes amateurs de Caen) et Tramcités. Préparation des dernières expositions dont Hérouville Saint Clair, Hall de l’Hôtel de Ville du 11 mai au 11 juin.

En préparant ce suivi, au cours de mes lectures, rencontre avec Claude Simon (1913 – 2005 ; écrivain, Prix Nobel de littérature en 1985), dont la lecture a soutenu le parti que j’avais pris de tenter de rendre compte de la difficulté à construire une image réaliste des chantiers par des « compositions photographiques ». Une façon de rendre compte du « chaos » apparent des travaux et de leur évolution, imprévisible pour le passant.

Ce petit coup de chapeau à Claude Simon n’est pas une cuistrerie gratuite, (re)découvrant l’auteur grâce à une auteure allemande qui a travaillé sur Claude Simon et la Photographie (Irène Albers : Claude Simon – Moments photographiques) j’ai trouvé dans la lecture de Claude Simon une démarche qui a conforté la mienne, un encouragement dans le souci de tenter de rendre le désordre bruyant du monde des chantiers (qui n’est peut-être que la métaphore du désordre du monde ambiant qui n’est peut-être qu’un chantier permanent), mais aussi rendre la perception mentale de ce désordre avant que nous n’essayions d’y mettre de l’ordre, par une tentative d’accommodation, par le cadrage, l’instantané, la mise en perspective d’une saisie partielle.

 

On ne passe jamais deux fois devant le même chantier

Exposition d’Objectif image 14 sur les chantiers du tramway. Un an de suivi des chantiers, au gré des regards de chacun des photographes engagés dans ce projet. Je présente 19 photographies, ou plutôt 19 compositions photographiques.

Trois ensembles de compositions

Ce petit coup de chapeau à Claude Simon n’est pas une cuistrerie gratuite, (re)découvrant l’auteur grâce à une auteure allemande qui a travaillé sur Claude Simon et la Photographie (Irène Albers : Claude Simon Moments photographiques) j’ai trouvé dans la lecture de Claude Simon une démarche qui a conforté la mienne, un encouragement dans le souci de rendre le désordre bruyant du monde des chantiers (qui n’est peut-être que la métaphore du désordre du monde ambiant qui n’est peut-être qu’un chantier permanent). Mais aussi rendre la perception mentale de ce désordre avant que nous n’essayions d’y mettre de l’ordre, par le cadrage, l’instantané, la mise en perspective d’une saisie partielle.

Tramway 2019 – Fleury Sur Orne

Deuxième exposition, un partenariat Tramcités – Objectif image 14 et le Centre Socio Culturel de Fleury Sur Orne. Une quarantaine de photographies sur les chantiers du Tramway, avec bien sûr un certain nombre de photographies consacrées aux chantiers qui traversent la commune et à celui du centre de maintenance du futur Tramway. Mes 5 photographies.