C’est encore l’automne, il y a quelques jours, mais la brume glaciale est déjà une brume d’hiver. Petit tour en forêt, en Suisse Normande, au sud de Thury-Harcourt.
Toujours en recherche de l’esthétique des chablis, sorte de « chaos végétaux » où la végétation reprend toujours le dessus, après la tempête.
C’était encore l’automne, mi-décembre. Il pleut pas mal, et cela donne de beaux ciels et de belles lumières. Dans la forêt toute proche, des arbres tombés depuis longtemps continuent de se charger de mousse, mais ils donnent naissance à des pousses verticales : une vie végétale inextricable.
Là où l’on marchait sur une moquette de mousse épaisse, verte et couverte d’aiguilles de sapin, il y a eu des travaux d’exploitation et des tempêtes pendant l’hiver…. Amas d’arbres tombés, brisés, déracinés, la mousse arrachée, l’endroit est méconnaissable. La vie de la nature, l’exploitation nécessaire de la forêt. Quelques éléments du chaos.
Il n’y a pas que des allées cavalières, des chemins balisés, des parcelles entretenues. La forêt c’est aussi des parcelles impénétrables ; aussi impénétrables que les voies du seigneur, enfin… pas tout à fait, en cherchant bien on finit par trouver un passage… entre les chablis, les ronces, les plantations si serrées que plus rien ne peut pousser en ayant l’air un tant soi peu vivace, sauf les ronces….
Une citation, pas originale, mais qui convient bien, Lord Byron : « There is a pleasure in the pathless woods »,