Intérieur (Musique – images – lecture et danse)

Des musiciens de l’Orchestre Régional de Normandie et Taya Skorokhodova dans des répétitions de « Intérieur » spectacle qui articule quatre modalités d’expression artistique (Musique, texte, danse et peinture) à partir de l’œuvre du peintre danois Vilhelm Hammershøi. Dans les locaux de la Rennaissance à Mondeville et de la Bibliothèque A. de Tocqueville à Caen.

Sur des textes de Philippe Delerm, Benjamin Lazar, regard artistique, Julie Brochier, costumes, Taya Skorokhodova, mise en scène et interprétation, Alain Hervé, hautbois, Agnès Vesterman, violoncelle, Karinn Helbert, cristal baschet

Moments intimistes, émouvants, du spectacle en préparation, et le plaisir d’assister à un travail de création d’artistes de talent.

Anna-Eva Bergman – Passages

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En même temps que l’exposition Hartung à Paris, le Musée des Beaux Arts de Caen proposait une exposition d’œuvres de Anna-Eva Bergman, son épouse dans le cadre du festival « Les Boréales ». Même si les dimensions n’ont rien de comparables (il y avait 300 œuvres à Paris) l’exposition Anna-Eva Bergman n’était pas moins intéressante, non pas en tant que « expositions d’œuvres de l’épouse de… » mais parce que les œuvres exposées étaient passionnantes. Un regard puissant sur le grand nord, une certaine forme d’abstraction figurative.

Et puis il y a la « Barque noire », qui apparaît comme un condensé de barque, dans une exposition sous le signe des « Passages », un archétype de barque : qui sont les passagers, entre deux lieux, qu’emportent-ils ? Espoirs, objets, souvenirs personnels, familiaux ? Migrants en danger ? La vie de Hartung et Bergman bousculée par l’histoire sous le signe du voyage et des changements de nationalité….

Ou bien la barque du nocher ?

Entre les deux montagnes

Une critique approfondie parue dans Connaissance des arts

Monet – Greco – Hartung

Visite à Paris, le temps d’un aller-retour, arrivé le matin reparti le soir. Une sorte de pèlerinage artistique à trois des quatre peintres de mon Panthéon personnel : Goya, Monet, Hartung et un peu à part Greco. Je désespérais de voir un jour une grande exposition consacrée à Greco, et aussi à Hartung, et voilà que simultanément le Grand Palais présente Greco et Le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris Hartung !

Mon train est avancé, ou je suis déplacé sur un autre que celui de la réservation et j’arrive plus tôt que prévu, je flane en allant vers la Seine, je passe devant le jardin des Tuileries, je fais un détour vers l’Orangerie, les Nymphéas, une de mes premières émotions artistiques, toujours renouvelée, s’immerger dans la peinture, s’absorber dans les vibrations de l’eau, de la lumière, des reflets….

Puis Greco, derrière les « bondieuseries » : la peinture. Difficile de dire plus, un élan, une présence, des émotions, une peinture à nulle autre pareille, une palette reconnaissable entre toutes, une geste, un mouvement que l’on ne retrouvera que dans les peintres de la fin du XIXème ou du XXème Cézanne, Picasso par exemple (les Baigneurs, Les demoiselles d’Avignon). Greco dans toute sa splendeur, dans toute la variété de sa penture, portraitiste exceptionnel, maître de la lumière… Il manque un tableau, mais sans doute fut-il impossible de le faire venir, la vue de Tolède qui est au Metropolitan de New York, paysage sans égal dans l’histoire de la peinture me semble-t-il. Mais Greco en a placé un petit aperçu, « sous les pieds d’un cheval » !

Pour la vue de Tolède, c’est ici

Et puis Hartung ! Vraiment un autre peintre exceptionnel, original, l’un des premiers peintres de l’abstraction pure, ou de la peinture pure, l’émotion par la peinture seule, et de quelle façon ! Moins de monde, plus de place pour regarder, s’absorber dans la peinture pure, la lumière, l’ombre, les couleurs, l’épaisseur égratignée, scarifiée, des couches de peinture pulvérisée, vaporisée…. Une exposition qui met en évidence un travail de recherche dont on aurait pu (dont on a pu) penser à certains moments qu’il conduisait à une impasse, et qui aboutit à des toiles « éblouissantes »,  « bouleversantes ». Hartung dont un document du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris rappelle qu’il était particulièrement connaisseur de Goya et Greco (mais pas que bien sûr).

Des lustres et des vitraux (avec [un peu de] lumière).

En liaison avec un travail d’Objectif image 14 sur Caen, visite d’une chapelle, pas tout à fait n’importe laquelle, l’ancienne chapelle de l’ancien Bon Sauveur (on peut écouter Gloria, Patti Smith, en guise d’ail premier album, photo de Mapplethorpe !).

Exercice de style : petit jeu sur les interactions de la lumière, des lustres et des vitraux.

Voile et Forêt d’Encre

Installation de Darius dans l’église Saint Nicolas à Caen, magnifique église romane désacralisée et ouverte aux artistes pour des temps de travail et d’exposition. Travail de calligraphie, de peinture, ancré dans une tradition japonaise (Sumi). Scotché devant le travail j’ai passé un bon moment à contempler, échanger avec Darius, photographier (dans la « forêt » des bandes de fibre de verre suspendues dans le chœur, ou la bande de 50 mètres recouverte de 8 séries de « caractères ». En fin de journée, pour la fin de l’installation deux musiciens (alto et flute) ont donné un concert, cachés dans la forêt : magie de la musique, impros à base de jazz et de classique.

L’encre sur la fibre de verre s’associe avec la lumière, dans la transparence, rêve de photographe : la lumière écrit dans la matière et propose des jeux de formes (lignes et surfaces, aplats et reliefs, ombres et transparences) à partir du travail d’un artiste. On voudrait être plus habile dans le rendu des nuances et des contrastes.

Magie de l’alliance des arts: L’architecture, la peinture et la calligraphie, la musique.

En attendant la répétition

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Saint Aubin lès Elbeuf. Deux photographes de Objectif image14 arrivent en avance dans la chapelle qui doit accueillir un concert, pour faire des photos de la répétition. En attendant les musiciens de l’ORBN, les responsables des lieux leur ouvrent la porte de la salle d’exposition, sise au-dessous de la chapelle, leur permettant de découvrir des peintures et des bronzes qui dialoguent dans une salle qui semble faite pour eux. Deux artistes différents (Danièle Dekeyser – sculpteuse et Hervé Loilier – peintre) mais les bronzes et les peintures se répondent comme s’ils avaient étés conçu(e)s pour cohabiter. Quelques photos des bronzes, à la fois rugueux et extrêmement expressifs…

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Accrochage

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L’entrée du musée des beaux arts de Saint-Lô qui expose quatre artistes plasticiens dont Bernard Legay (cf. les photos de son atelier à la Fabrique culturelle – Caen). La statue, c’est Eros statue du début du 20ème siècle qui porte les marques de la guerre (Saint-Lô est une des villes qui ont été presque complètement détruite pendant les combats qui ont suivi le débarquement).

Jeudi 21 mai c’était l’accrochage. Après avoir vu le travail du peintre et suivi une performance dans son atelier, assister à l’accrochage est comme une façon de continuer à découvrir les toiles et à s’imprégner de leur atmosphère. Reste qu’il est bien difficile à une photo de rendre justice à un tableau….

 

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Regards sur des « Nénuphars »

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Écoutant une émission consacrée à Monet, Claude, me revient que j’avais pris quelques photos un soir d’hiver à l’Orangerie. Bien sûr photographier à main levée, à la va vite, des œuvres exposées dans une lumière qui est malgré tout insuffisante pour le photographe, c’est s’exposer à trahir. Mais après quelques corrections j’espère que ce n’est pas trop insupportable.

L’émission, consacrée au regard de Clémenceau notamment, sur l’œuvre de Monet : des « Meules » au « Nymphéas », en passant par la cathédrale de Rouen mérite d’être écoutée, elle est très riche. C’est ici : Les Nymphéas, tableau de Claude Monet

Quelques années plus tard, février 2020, « au passage » vers les expositions Hartung et Greco (deux expositions consacrées à de si grands peintres simultanément ! quelle chance !) détour par l’Orangerie.

Geste – Gestes

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Quelques photos du travail d’un peintre (Bernard Legay en résidence à la Fabrique, quartier du Chemin vert à Caen). Saisir le geste  du peintre au travail. Pas nouveau en soi mais nouveau pour moi. Comment nait une toile, par la préparation de la matière, dans le geste mesuré, l’improvisation apparente, l’intention qui évolue, la résistance des choses, de la matière, du mouvement…, Pas plus que dans aucune autre activité de création, regarder, voir, ne permet d’appréhender le processus de création….

Du coup je repense à cette phrase d’un peintre chinois (Shitao) : « Si loin que vous alliez, si haut que vous montiez, il vous faut commencer par un simple pas. Aussi, l’Unique Trait de Pinceau embrasse-t-il tout, jusqu’au lointain le plus inaccessible et sur dix mille millions de coups de pinceau, il n’en est pas un dont le commencement et l’achèvement ne résident finalement dans cet unique trait de pinceau dont le contrôle n’appartient qu’à l’homme.«  (Shitao : Les propos sur la peinture du moine Citrouille-amère, page 9)

 

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