Un tour sur la presqu’île pour voir l’avancée des travaux, le paysage a change, se « civilise ». Travaux – brume – pluie… et des tentes au bord de l’eau. On n’ose imaginer ce que c’est que de dormir sous la tente près de l’Orne qui a atteint des niveaux élevés cet hiver, le froid assez sévère par moment, l’humidité permanente….
C’est une promenade un jour de brume. On coupe à travers la forêt pour revenir à la voiture, et alors que l’on traverse une parcelle de résineux la brume changer de consistance et le soleil rayonne à travers les arbres et illumine la forêt. Emerveillement.
Autour de Clécy, fin de l’automne, début décembre. Les feuilles mortes tombent à la pelle, ou pas, et le soleil et la brume se disputent des coteaux, dans une lumière qui oscille entre les impressionnistes et Turner.
Parti en ballade par un jour d’hiver de brume et de froid, découvrant une forêt transcendée par le givre, le silence : la brume immobile se dépose sur les branches et les recouvre, jusqu’au plus fines d’une légère pellicule blanche. Moment de pure magie, hors du temps et du monde, dans une forêt de verre.
Lu dans Dersou Ouzala, récit d’une série d’explorations de l’est sibérien et d’une relation d’amitié entre le capitaine Arséniev (auteur des récits, topographe qui conduit les expéditions) et Dersou Ouzala (chasseur autochtone, « golde ») qui décrit aussi les relations de ces deux personnages avec la nature, je suis absolument agnostique mais en lisant cette phrase j’ai repensé à ce moment dans la forêt « givrée »: « Il est de ces instants où l’homme s’emplit de vertu et entre en communion avec Dieu. Cela ne peut s’exprimer par les mots, il faut l’avoir ressenti dans sa chair, privilège réservé à qui sait placer la contemplation de la nature au-dessus des plaisir de la ville….« . [Dersou Ouzala, Vladimir Arseniev, page 572, éditions Transboréal. Nouvelle traduction. 2021]
Quelque chose de ressenti aussi autrefois lors de mes randonnées dans les Pyrénées, à un moment, immergé dans « la nature », faisant partie de la nature qui cesse d’être un paysage.
Le ver de soleil au-dessus d’une mer de nuages dont les vagues se fracassent sur les falaises de Clécy. La brume persiste un moment au dessus de l’Orne, le long des falaises.
Matin tôt, lever de soleil, il fait froid et la température de l’eau est supérieure à celle de l’air. La brume s’élève et les rayons du soleil jouent avec les vapeurs qui montent, et déstructurent le paysage.
Et puis pour finir, un petit pommier et ses fleurs, presque aussi subtile qu’une orchidée.
Lundi 1er février, ballade en Suisse Normande, par un temps humide, brumeux, dire que le sol est boueux serait ne pas lui rendre justice : même sur le plat on a parfois l’impression d’avancer d’un mètre pour reculer de 50cm.
Une jeune femme contemplait le lever du soleil ce matin. Il faut dire la lumière était magnifique, je l’avais aperçue « à l’aller ». Le soleil était particulièrement rougeoyant ce matin, rappelant, derrière le vieux refroidisseur de l’usine métallurgique disparue les épisodes flamboyant des coulées, quand le ciel était rouge feu au-dessus du « plateau ».
La lumière était plus douce juste avant le lever du soleil, le ciel s’éclaire, une légère brume se lève, et stagne au-dessus de l’eau et du sol, en écharpes.