Quand il n’envahit pas les prés, il colonise les fossés, ou bien deux ou trois explorateurs hardis s’installent dans un coin ombré, ou bien entre des pierres et des morceaux de béton dans un chantier, devant une carcasse de véhicule qui a pourtant dû laisser échapper son comptant d’huile de moteur…. Il est résistant, il suffit que la terre ait été remuée, pas complètement empoisonnée, et il surgit.
J’ai oublié dans mon précédent post : « Nous voulons des coquelicots », pour la pétition contre les pesticides de synthèse, c’est ici !
Comme ça, brut de décoffrage, en guise de signe de ce qu’il y a parfois des moments exceptionnels, comme il y a des endroits fabuleux. Ce jour-là c’était un moment exceptionnel dans un endroit fabuleux. Pour l’événement il faudra patienter, pour l’endroit, c’était ici, au Mont Saint Michel, qui est un des plus beaux endroits du monde.
Avec l’Orchestre Régional de Normandie, le meilleur est toujours possible, ce vendredi 13 mai, avec des artistes pygmées et des musiciens de l’ORN on était bien au-delà du meilleur (quelques indices dans un prochain post), totalement ailleurs. Les spectateurs, après avoir ovationné les artistes, sont resté assis sans rien dire, simplement comme ça, parce qu’il y a des moments … que faire après ça …. il a fallu leur dire : que le concert était fini, qu’ils devaient quitter l’abbatiale et se rendre pour le verre de l’amitié dans le réfectoire des moines, pour qu’ils se lèvent et sortent….
Fin de journée, parti prendre l’air dans la campagne normande, le soleil baisse sur l’horizon. La lumière semble jaillir des fleurs des merisiers pour illuminer le chemin, dans les feuilles de chênes tout juste sorties des bourgeons, elle se prend et étincelle…. ici et là, dans l’ombre elle enflamme un bourgeon, une jeune feuille, éclats d’or et de bronze… Comme une porte de lumière pour entrer dans le printemps. Qui ne sait que l’impressionnisme est né quelque part par là le devinerait…Un festival de lumières….
Sortant des Ateliers Intermédiaires, ou bien un peu en avance et attendant l’heure du rendez-vous, quelques photos de la presqu’île en travaux, bientôt méconnaissable. Une atmosphère particulière de transition. Justement Arte présentait « Lost in translation » que je n’ai jamais compris comme « perdu dans la traduction » même si cela semble bien être l’esprit du titre (ou une partie de l’esprit du titre) mais « perdu pendant le transfert », « pendant la translation », la transition, l’entre deux, comme un moment en apesanteur. Quelque chose se perd et c’est un moment particulier qui a son charme.