Des travaux sur la Presqu’île, les prévisions sur la possible montée des eaux modifient les projets d’urbanisme, en attendant, en prévision du millénaire les aménagements continuent. Les travaux mettent en valeurs les structures des bâtiments qui avaient abrités quelques unes des activités liées au port de Caen. Les hangars sont photogéniques, particulièrement l’un d’eux, à trois travées, qui prend des allures de basilique de la Rome antique. Certains hangars servent d’abris, calfeutrés avec les moyens du bord.
Parti en ballade par un jour d’hiver de brume et de froid, découvrant une forêt transcendée par le givre, le silence : la brume immobile se dépose sur les branches et les recouvre, jusqu’au plus fines d’une légère pellicule blanche. Moment de pure magie, hors du temps et du monde, dans une forêt de verre.
Lu dans Dersou Ouzala, récit d’une série d’explorations de l’est sibérien et d’une relation d’amitié entre le capitaine Arséniev (auteur des récits, topographe qui conduit les expéditions) et Dersou Ouzala (chasseur autochtone, « golde ») qui décrit aussi les relations de ces deux personnages avec la nature, je suis absolument agnostique mais en lisant cette phrase j’ai repensé à ce moment dans la forêt « givrée »: « Il est de ces instants où l’homme s’emplit de vertu et entre en communion avec Dieu. Cela ne peut s’exprimer par les mots, il faut l’avoir ressenti dans sa chair, privilège réservé à qui sait placer la contemplation de la nature au-dessus des plaisir de la ville….« . [Dersou Ouzala, Vladimir Arseniev, page 572, éditions Transboréal. Nouvelle traduction. 2021]
Quelque chose de ressenti aussi autrefois lors de mes randonnées dans les Pyrénées, à un moment, immergé dans « la nature », faisant partie de la nature qui cesse d’être un paysage.
Dans le froid du matin, les genets épineux sont couverts de givre, ce qui leur va très bien, la rosée est saisie par le gel, discrètement, les perles se sont figées.
Première ballade de l’année, au dernier moment pour profiter du givre qui illumine le paysage, juste avant qu’il ne fonde sous le soleil qui se lève. Un paysage de photos ordinaires, de cartes postales d’hiver, c’est exactement ce qu’il faut pour commencer l’année, une belle banalité de carte postale d’hiver en Suisse Normande. Au passage une photo dont je me dis qu’elle fera une bonne carte postale de vœux pour l’année 2021, un peu surexposée, mais je me suis abstenu de l’assombrir…..
Une bonne année ordinaire à tous ceux qui passeront sur cette page.
Il fait froid, c’est l’hiver sur la presqu’île, un peu de givre partout ça vous change une atmosphère….
Un bateau qui a coulé il y a longtemps, et une grue qui semble là pour jouer avec lui, de vieux aiguillages déglingués, bâtiments désaffectés, terrains en friche pour l’instant, ça et là, des vêtements couverts de givre, énigmatiques…, toute une partie de la presqu’île respire encore ce climat d’entre deux des friches industrielles : vagabondages, échanges, commerces, squats…, la Presqu’île reste une zone de passages.
Petit tour dans les champs, au bord de l’Orne, il ne faisait pas très chaud ce matin-là. La lumière des levers de soleil semble générer des cristaux de glace, qui poussent sur la végétation. Symphonie dans les gris.