CERET – Le musée d’Art Moderne

Céret s’est trouvée être à plusieurs reprise un lieu de rencontre de peintres qui ont joué un rôle dans l’histoire de leur art. Le musée de Céret propose de découvrir des œuvres qui permettent de mesurer l’importance de ces rencontres. Une ville un peu à l’écart des grands axes (c’est le moins que l’on puisse dire) mais qui vaut le détour, ou même plusieurs détours….

Sur cette page du site du musée une liste des peintres…. du beau monde !

Quelques photos, de l’exposition permanente et d’une exposition temporaire à partir des collections du musée.

A l’étage l’exposition temporaire

Le Prieuré de SERRABONE

Le Prieuré de SERRABONE, au milieu d’un nulle part particulièrement aride. On y arrive par une route étroite, longue et serpentine. Il faut vouloir y aller, mais ça vaut la peine. Beaucoup de points communs dans les chapiteaux avec ceux de Saint Michel de Cuxa, un style caractéristique de la région, avec semble-t-il une certaine influence orientale.

Le prieuré de Serrabone mérite d’être vu pour des tas de raisons, mais particulièrement parce qu’il possède un élément unique en France, et presque unique en Europe, une « tribune-jubé » du XIIème siècle, fermant le chœur qui était réservé aux chanoines et séparant les religieux des fidèles qui restaient dans la nef. Restaurée, et complétée par une « balustrade » a base d’éléments d’origine et de pièces modernes récemment (2014), elle a toujours été à cet emplacement. C’est une pure merveille.

SAINT MICHEL DE CUXA – Le Cloître.

Saint Michel de Cuxa : Lieu magique de l’architecture romane et préromane en Catalogne, longtemps abandonné, restauré, et en cours de restauration. Un lieu magique qui entretient une relation particulière avec la musique depuis Pau Casals et le festival qui se mit en place autour de sa personne vers 1950, lui qui se refusa à retourner dans l’Espagne de Franco et imagina même renoncer à se produire en concert après la victoire de celui-ci dans la guerre civile.

Le cloître, dont les pièces ont été dispersées chez les habitants et les antiquaires de la région jusqu’au début du XXème siècle (à titre d’exemple la pierre de l’autel de l’abbatiale servait de balcon), le cloître donc a été partiellement reconstruit pour mettre en valeur l’architecture du lieu et les chapiteaux exceptionnels, pour le bonheur des yeux. Un esprit particulier souffle dans le cloître : quel que soit le visiteur (ou la visiteuse) chacun.e y est sensible.

L’abbatiale lieu principal des concerts du festival de Prades, le cloître pour ses entractes….

On trouve l’autre moitié du cloître au Metropolitan Museum de New York, sur le site du Fort Tyron Park dans le nord de Manhattan : « The Cloisters »

Un riche sculpteur américain (George Grey Barnard) a acheté ici et là, peu avant la première guerre mondiale, des fragments du cloître dispersés comme on l’a vu, puis transportés à New York. Cette moitié a été reconstruite comme un cloître à côté d’autres cloîtres, dont celui de Saint Guilhem le désert. Le passage de Barnard correspondra à une prise de conscience de la valeur de ces ruines et des fragments dispersés et sera suivi des premières actions en vue de leur restauration. Du coup Barnard ne pourra emporter la totalité de ce qu’il avait regroupé.

PEYREPERTUSE – QUERIBUS

Promenade dans les ruines du château de PEYREPERTUSE. Majestueuses, comme un grand vaisseau de pierre invitant à l’exploration. Quelques photos.

Et puis QUERIBUS. Sur son nid d’aigles de roches haut perchées. En plein vent ! Mise en garde dès l’entrée : « Attention il y a un vent très très fort ! ». Il est même plus fort que ça ! Dans la montée déjà, puis lorsque l’on arrive sous une porte qui sert d’accélérateur de vent on est brusquement poussé dans le dos dans les marches, contre le mur plus haut. Sensations fortes. Des visieturs renoncent, une grand mère et son petit fils (10-12 ans) sont projetés dans les marches, perdent l’équilibre, la grand-mère se rattrape tant bien que mal, le garçon doit son salut à une main secourable.

La « Porte du vent »

Le reste n’est pas beaucoup moins impressionnant à visiter dans le bruit et les poussées du vent. Vivre ici n’a pas dû être drôle tous les jours, même en temps de paix.

Pour le reste, je ne sais pas bien que penser des Cathares, qu’a représenté ce mouvement ? a-t-il vraiment existé au point d’être une hérésie dangereuse ?

Exposition : Technicien.ne.s du spectacle vivant : Qui tient la Guinde ?

Exposition sur les techniciens du spectacle vivant, aboutissement (temporaire j’espère) d’un travail avec des technicien.ne.s pendant lequel je les ai suivi.e.s au cours de certaines de leurs activités professionnelles.

Qui tient la guinde ?

Les spectateurs sont entrés dans l’espace du spectacle, peu à peu le bruit des conversations s’éteint… Noir progressivement…, Silence. Le rideau (s’il y a) se lève, de la lumière se fait, plus ou moins parcimonieuse, des faisceaux soulignés par un peu de fumée… un climat sonore, un décor, des objets, des comédien.ne.s, danseuses ou danseurs, en costumes de scène….

Le régisseur d’une salle (Eric, C3 Le Cube) me disait évoquant un travail avec un « magicien » : « c’est une coordination au dixième de seconde, pour que le spectateur voie tout ce qu’ils doit voir et rien que ce qu’il doit voir. » Cela m’a semblé un parfaite métaphore du travail de ces techniciens pour que la magie du spectacle opère à plein chaque soir, sans que personne ne soupçonne qu’il y a eu un gros travail, complexe, précis, et qui ne tolère aucune erreur parce que c’est aussi une question de sécurité pour les artistes et les spectateurs.

Le rituel du spectacle vivant… auquel nous sommes si habitués qu’il fait oublier, et cela fait partie du jeu, le travail qui a précédé. Travail des artistes, travail de tous ceux, qui avec les artistes, ont contribué au cours de moments d’exploration, de questionnements et de réponses, d’essais-erreurs, à la création. Ceux qui avant (et pendant) la “performance“ ont construit l’environnement dans lequel le spectacle se développe comme naturellement, au point que l’on oublie tous ceux qui ont œuvré, et œuvrent à l’instant même hors du plateau, pour que tout soit fluide, que rien ne vienne distraire de l’émotion de l’instant.

Et il en est ainsi à chaque représentation, chaque concert, chaque date.

Cette exposition s’inscrit dans un travail consacré aux artisans et techniciens du spectacle vivant, qui œuvrent à se faire oublier : “Qui tient la guinde“, une série de podcasts construits à partir d’entretiens conduits en utilisant des photographies prises au cours de leurs activités professionnelles. Le travail de podcasts a été entrepris et se poursuit en collaboration avec la compagnie Caravelle Project de Ambjörn Elder et Mélodie Exteandia.

Franck, technicien « lumière », musicien, marionnettiste, constructeur de décors ….

Anne, comédienne et costumière, elle et Marion (ci-dessous, costumière qui crée des costumes à la demande de compagnies) gèrent une association qui loue costumes et accessoires à des tarifs solidaires. Elles assurent l’entretien de ce patrimoine bénévolement. Une ressource considérables pour les artistes de Caen et de la région.

Marie technicienne lumière, gère bénévolement une association qui prête du matériel lumière, et entretient ce patrimoine qui est un vrai musée du matériel lumière avec des pièces qui ont près d’un siècle.

Merci à Franck Bourget (lumières), qui a accepté d’être suivi pendant près de deux jours au BBC et au C3 Le Cube de Douvres, et à Marie Hardy qui a accepté de m’ouvrir “La Chaufferie“ lieu de conservation et d’entretien, de prêt de matériel d’éclairage géré bénévolement. Ils partagent le souci d’utiliser la lumière avec parcimonie, et se voient plutôt comme des “obscuragistes“.

Merci à Marion Danlos, (costumière) qui a toléré ma présence pendant son travail pour la compagnie “Toutito teatro“ (merci aux Toutito d’avoir accepté ma présence pendant leur travail de création d’un nouveau spectacle [Monologue d’un chien bien coiffé]), et merci à Anne Dussutour qui m’a ouvert “Comme un gant“, lieu de conservation et d’entretien, de prêt, de costumes et accessoires qu’elle gère bénévolement avec Marion Danlos.

Il et elles ont en commun d’avoir des parcours professionnels à dimensions multiples et des compétences particulièrement pointues dans l’exercice de ces métiers de techniciens Cette exposition est aussi un hommage à des personnalités particulièrement engagées.

La Chaufferie et Comme un Gant ont en commun d’être des lieux associatifs de mutualisation gérés bénévolement, au service des artistes du spectacle vivant, et d’être de magnifiques cavernes d’Ali Baba.

Merci au Pôle de vie Nord-Ouest de Caen, qui a accueilli l’exposition et aux personnes qui y travaillent pour leur accueil chaleureux.